Une étude récente menée par des étudiants de l’UBO [1] a montré que le réservoir de la Penfeld ("rives de Penfeld") en amont du barrage de Kervallon, est en très mauvais état écologique. En été, des microalgues s’y développent massivement et des conditions anoxiques apparaissent. Les inventaires de faune benthiques réalisés dans la Penfeld ont aussi montré des milieux très pauvres d’un point de vue de la biodiversité estuarienne [2,3,4], et même complètement azoïque (sans vie animale) en amont de l’ouvrage de Kervallon. Pour redonner vie à cette ria et y restructurer le continuum terre-mer il faut réhabiliter pleinement l’action de la marée.
Cette énergie tidale bientôt retrouvée (on l’espère !) peut-elle être exploitée ? On peut envisager de la transformer en énergie électrique grâce à une hydrolienne (à l’instar du projet mené dans la ria d’Etel [5], mais cette idée ne nous donne séduit pas vraiment. Un idée qui nous semble plus enthousiasmante et fédératrice serait plutôt de mettre à profit cette énergie pour créer une vague artificielle low-tech et durable au cœur de notre métropole.
Les vagues artificielles constituent un phénomène en pleine expansion [6] et de nombreuses réalisations, basées essentiellement sur des modèles économiques à gros potentiel de rentabilité, ont vu le jour. Pour les territoires, ces vagues artificielles représentent des outils d’attractivité et de valorisation. Cependant la grande majorité de ces réalisations et de nombreux autres projets en gestation ou plus avancées, sont non soutenables (eau, énergie, artificialisation…) et aussi discriminantes d’un point de vue social.
Nos objectifs pour ce SuperBrest (et au-delà) sont :
de prospecter les solutions techniques envisageables au regard des énergies mises en jeu, de la spécificité du site et des besoins des utilisateurs,
d’examiner si cette vague pourrait stimuler l’oxygénation du système,
de nous inspirer de réalisations low-tech intégrées à leur environnement [7] ainsi que de lieux emblématiques le spot de la rivière Eisbach au cœur de la ville de Munich [8],
de penser ce projet dans les cadres de la reconquête de la Penfeld, d’un rétablissement de continuité écologique entre la terre et la mer et des politiques de restauration/valorisation de la nature en ville [9],
de discuter de la possibilité de fédérer des compétences locales reconnues pour des projets en lien avec la formation : aménageurs, ingénieurs, écologues, physiciens, chimistes, juristes, géographes, éducateurs sportifs,...
d’examiner comment s’appuyer sur ce projet pour sensibiliser un large public, de manière ludique, aux thématiques de la restauration des écosystèmes, de la production d’énergie renouvelable et du développement durable.
La documentation du projet réalisé pendant le Super Brest est disponible ici
Plus de détails :
https://filesender.renater.fr/?s=download&token=95998d2a-88cd-41b7-8621-a24cdc7ca0e8
Références :
[1] Jaffrès, S. P. H., Kerebel, E., Le Bagousse, M. M., Lefort, C. J., Morisseau, C. J. Y., Rouanet, K., ... & Waeles, M. (2022). Eutrophication, oxygen status and nutrient fluxes in a macrotidal estuarine reservoir : the case of the Ria Penfeld, Bay of Brest. LHB, 108(1), 2098069. https://doi.org/10.1080/27678490.2022.2098069
[2] Quillien, N., & Grall, J. (2012). Etat écologique de l’estuaire de la Penfeld : Etude de la macrofaune benthique. Contrat UBO-IDHESA, juin 2012, 48 pp.
[3] Grall, J., & Glémarec, M. (2003). L’indice d’évaluation de l’endofaune côtière I2EC, Bioévaluation de la qualité environnementale des sédiments portuaires et des zones d’immersion (pp. 51-86) : Editions Ifremer.
[4] Hily, C., Bris, H. L., & Glémarec, M. (1986). Impacts biologiques des émissaires urbains sur les écosystèmes benthiques. Océanis, 12, 419-426.
[6] https://www.surfertoday.com/surfing/the-best-surf-parks-surf-pools-and-artificial-waves
[8] https://www.youtube.com/watch?v=k_sIsgoGV_8, le Spot de surf du centre ville de Munich, extrait de l’émission "Des Racines et Des Ailes : Chefs-d’oeuvre de bâtisseurs, de Vauban à Louis II de Bavière"
